jeudi 19 décembre 2013

Le pied marin.

Vendredi 15 Novembre 2013, un réveil pourtant pas bien différent des autres, niché à l'étage supérieur du lit superposé qui termine sa semaine d'accueil. Je pensais presque être venu à bout du dortoir de 24 couchettes, mais le karma vient de me rappeler que dormir en altitude n'est pas chose aisée. Un sommeil digéré à presque 1mètre 50 de hauteur peut parfois être fatal. Tout s'est passé très vite mes enfants.
Envie pressante, réveil, saut carpé depuis le lit, et atterrissage tout en chaos et violence sur le grand verre vide laissé par une compatriote française, qui devait certainement avoir besoin d'abreuver son sang d'un liquide moins préjudiciable que celui servit au bar des voyageurs de la ville.
Je pense que j'avais pas eu aussi mal depuis les chutes en skateboard il y a peut être quinze ans de cela. Nos colocataires du moment doivent se souvenir encore du cri d'animal meurtri lâché dans la chambrée. Une façon de leur dire qu'ils n'ont pas le monopole de la nuisance sonore avec leur bourdonnement nasal.
Enfin bref, mon pied gauche est désormais aussi utile qu'un parapluie en Californie, et je ne sais pas pour autant quel diagnostic pèse sur mon ripaton. La charmante infirmière qui m'accompagne, quant à elle, ne cesse de me répéter qu'elle n'a pas des rayons X à la place des yeux. Sic. On verra bien...
Telle une pièce de puzzle qui viendrait s'emboiter parfaitement au plan maléfique du karma, on vient de louer une voiture pour arpenter la fameuse route 1 qui relie San Francisco à San Diego ; le hasard organise les choses ainsi, nous sommes aux USA, et les voitures automatiques dominent largement le marché de l'automobile. Je dis donc "Au Revoir" à l'usage de mon pied gauche (et adieu au projet surf sur la plage de Malibu par la même occasion).

Avant de quitter San Francisco, passage obligé par les locaux de Fat Wreck Chords, LE label de disque qui a mis au monde les trois-quarts des albums fondamentaux de mon adolescence. Le label qui a bercé mes tendres années. "Peut-être un peu trop près du mur", diront les cancaniers.
Fat Records ouvre les portes de son bureau, 1heure et demi par mois pour les clients qui veulent attraper au vol quelques nouveautés, ou le dernier 45 tours qui rendra jaloux le voisin. J'ai beau avoir l'impression d'avoir installé une enclume sur mon pied, j'irais en rampant s'il le faut. 
Sur place, j'oublie vite ma jambe qui louche. On passe une belle heure à fouiner les bacs, jaser avec les salariés, et descendre quelques bières bon marché. Le big boss est là. Fat Mike, le gros michel, leader de l'orchestre NOFX, poids lourd du punk rock californien, et forcément je suis comme une jouvencelle devant Justin Bieber. En pire. Il règne comme une bonne ambiance de famille dans le bureau, nous sommes une petite dizaine, à profiter d'un apéritif interminable à la sortie du travail de certains. 


 Michel.
Fat's warehouse
Comme si Géraldine n'avait pas eu sa dose de punk rock, on file au 924 Gilman Street, découvrir à quoi ressemble l'épicentre de la scène alternative Californienne, le chef lieu du Do It Yourself, l'endroit où Green Day, Rancid et Good Riddance ont cassé leurs premières cordes. On assiste aux spectacles de groupes ska-punk locaux. Il aurait pu avoir un sombre groupe de Death Crust Norvégien à l'affiche ou Ska-P qui reprend Bad Religion, dans tous les cas, j'aurais été le plus heureux des hommes. Le lieu est agréable, et les valeurs défendues sont nobles. Ca fait du bien de voir que depuis toutes ces années rien a bougé. Pour les gens qui ne peuvent se payer l'entrée, il existe toujours la solution d'être bénévole d'un soir, et donner un coup de patte à l'organisation de l'évènement. Le coup de patte, je l'ai déjà donné dans un verre, on paiera l'entrée pour ce soir.
J'ai dansé un peu. Un peu trop pour cette patte folle certainement...
Day Labor @ Gilman Street 
924 Gilman Street
On a passé une semaine sur la route, alternant motels miteux et nuits dans la voiture, sur des sièges pas vraiment adaptés pour accueillir nos carcasses fatiguées. On s'est fait réveiller en pleine nuit par des policiers prévenants, ou à l'aube par des lions de mers en pleine coït. On a beaucoup roulé, sur les routes de la charmante côte pacifique, dans le désert ou entre les séquoias du Big Basin. Ca me manquait tellement de conduire. Comme si j'avais pas revu depuis trop longtemps cette vieille tante qui pimente les repas de famille.
Mon pied gauche quant à lui, n'a cessé d'enfler, à tel point qu'il a fallu tout de même aller voir un professionnel de la médecine pour savoir s'il fallait poser un pied mécanique façon Robocop, ou simplement renverser le sablier en attendant des jours meilleurs. Bilan : deux orteils fracturés, une paire de béquilles, et une sandale adaptée pour reposer le malheureux. 
Pour renverser la balance, on aussi roulé jusqu'à Las Vegas chercher les 250 dollars que nous avons oublié de donner à l'hôpital de Santa Cruz. La ville est intrigante, pendant deux heures ou trois, et puis devient vite lassante.Trop de lumières, trop de musique, trop de monde, trop d'excès, trop de surcharges pondérales vautrées dans les machines à sous, le coude dans le cendrier. 
Un dernier tour pour saluer de nouveau la cité des Anges, et nous avons rejoint nos potes de San Francisco, les très sympathiques Joakim et Sarah du coté de San Diego, avant qu'ils ne s'envolent pour l'Australie, et nous pour le Guatémala, histoire de mettre ce satané pied au calme. Nous étions donc au camping pour le dernier week-end de Novembre. Tout va toujours pour le mieux en Californie même à cloche-pied.

Somewhere in Nevada 
Mavericks, CA

Santa Cruz, CA

Pied en mousse.

Road.
Las Vegas, NV

Las Vegas, NV

dimanche 8 décembre 2013

We can dance until we die.

"Teenage Dreams" chantait Katy Perry il y a quelques années. Nous sommes en Californie, et ce rêve d'adolescent n'est donc pas loin de se produire. Il fallut tout de même attendre le douloureux cap des trente piges pour pouvoir me mouvoir jusqu'à ces terres si importantes. Cette région tellement inestimable pour le jeune pubère en pleine tentative de construction identitaire du milieu des années 90. De Dead Kennedy's à Green Day, de Aaron Cometbus à John Fante, de Kelly Slater à Duane Peters, les idoles de ma jeunesse sont pour la plupart d'entre elles, sorties de la rosette du Golden State.
On a débarqué à Los Angeles, un soir de début Novembre. Depuis le hublot déjà, tout semblait inhumain, des hectares entiers illuminés par les réverbères bordant des routes sans fin, un horizon toujours éclairé par le flot perpétuel des voitures, l'équivalent d'un département français débordant d'activité nocturne.
On a débarqué chez Nicolas, un camarade français installé dans le nord de la ville avec sa compagne Michelle, américaine, originaire du coin. Je vous épargne le script de la love story entre ces deux là, Rox et Rouky en deviendraient jaloux à mourir.
 J'avais croisé Nico que trop peu de fois il y a quelques années. A l'époque, il travaillait à Nice, pour cet excellent lieu culturel intitulé "Le Volume", et jouait dans l'orchestre La Relève. Etre sur la route avec un groupe offre l'opportunité incroyable de rencontrer un maximum de gens. Je ne comprendrais néanmoins jamais comment les évènements arrivent à s'organiser pour que l'on puisse croiser beaucoup plus la bande de rockeurs lourdauds, ahuris du coin, que les personnes avec qui tu as quelque chose à partager. Le karma doit bien jeter quelques fléchettes sur les roues du destin de temps à autres. Pour quelques heures ou pour une semaine, le temps parait souvent trop court avec les âmes attrayantes.
Nico nous a gentiment proposé d'occuper une partie du salon le temps de notre séjour à L.A. Il est installé en colocation avec Michelle et deux compagnons locaux. Nico et Michelle furent tour à tour guides, chanteurs de karaoké, et partenaires de fête redoutable.
Impossible de visiter la cité des Anges en une semaine. Nous avons toutefois alterné les sympathiques visites avec Michelle et Nico dans leur charmant camion, sobrement nommé "The Blue Whale", et des journées terrassantes à se battre avec les transports en commun locaux. Un lieu = une journée.
A Los Angeles, sans voiture, tu ne peux pas te permettre de dire : "On passe faire un tour à Venice, on fonce claquer une bise à Johnny vers Pacific Palisades, et puis on ira boire un coup avec Lemmy sur Hollywood Bd." Non, trouver le bon bus pour aller à Venice beach, prendra déjà deux heures. Et puis Lemmy n'est jamais au Rainbow de toute façon...

Venice Beach.
Santa Monica Pier

Seal beach, Orange County
San Francisco, 7 heures de bus bon marché vers le nord. Une nuit blanche pour rejoindre la troisième destination touristique des Etats Unis. On pose nos valises dans une ravissante auberge de jeunesse sur les hauteurs du port, un backpacker réunissant voyageurs et marines à la retraite. Il y règne une étrange atmosphère, entre odeurs de chaussettes, récits de vieux baroudeurs, et centre de loisir en devenir. J'avais presque oublié le charme des ces dortoirs de 24 lits, les opéras nasaux, les émanations d'alcool, et les rencontres qui vont avec.
Dans les rues abruptes de San Francisco, on s'accointe facilement avec les sans-abris, qui font parti du décor. A la différence de nos chères contrées hexagonales, les "homeless" semblent relativement bien intégré à la vie de la ville. Difficile de se faire une idée en si peu de temps, mais j'ai comme l'impression que le rapport à la société normée est moins à sens unique que par chez nous.
"La honte de la ville" comme l'appelle certains médias locaux, fait parti du charme de certains quartiers, en particulier Haight-Ashbury, le repère des anciens hippies où se mélange allègrement la faune locale, les commerçants, et les touristes de passages.
On se baigne dans cette ville à dimension européenne, de magasins de disques en musée, de parcs verdoyants en boutiques pour hipsters dégueulasses, en compagnie de nos compères rencontrés dans l'auberge. Anderson, notre ami canadien, Bryan de Monterey mais aussi et surtout Joakim et Sarah, un couple français sur la route depuis déjà 8 mois sont nos compagnons de passage... Tous nous apportent tous leur expérience de la ville. On passe une semaine bien trop courte. Une semaine qui se termine par un cascade mal négociée depuis le haut d'un lit superposé. Un coup du sort, une fois de plus qui aura une influence certaine sur la suite des aventures. Mais ça c'est pour le prochain épisode...

PS : J'ai activé la fonction "Commentaires" un peu plus bas, l'histoire d'apporter un peu d'interactivité à ce site. Merci d'éviter toutefois les histoires de "quenelles" où je ne sais quelles autres niaiseries à la mode qui pourrissent les réseaux sociaux actuels.

Cable cars
Haight Street.
Golden Gate Bridge
Sea lions - Pier 39 
Beat Museum

mercredi 27 novembre 2013

We are what we believe.

Juin 2008, coup de téléphone de mon pote Chamoule, le plus provincial des Parisiens, installé depuis quelques temps à Londres. Son nouveau groupe Jedethan part sur une tournée Franco - Belge d'une dizaine de date en compagnie d'un chanteur folk, originaire du Sud de la capitale anglaise, un certain Frank Turner. 
Son orchestre Million Dead avait eu son petit effet sur mes poignées auditives à l'époque. Je connais le garçon pour l'avoir croisé deux ans plus tôt sur un festival en banlieue Toulousaine. On avait filé un petit coup de pouce avec ToLoose Punkers pour que le petit protégé de Cham soit à l'affiche d'un évènement organisé par nos camarades de Progrès Son. Cheveux longs, petit bouc façon Nickelback, j'ai le souvenir d'un agréable jeune homme, festif, et énormément talentueux.  Bref, il manque un camion et un chauffeur pour une tournée d'une petite dizaine de date en France et Belgique. Mon emploi du temps étant aussi troué qu'un blue-jeans de Seattle en 1993, j'accepte volontiers la proposition de mon camarade et embarque toute la troupe à Paris dans le camion orange, après une fête de la musique légèrement mouvementée.
On part ainsi quelques jours sur la route, de Paris à Bruxelles, en passant par Valence ou Toulouse. On forme une belle équipe, ce trio Jedethan, et son stoner rock hybride, Frank et ma tronche. Une bonne ambiance fidèle aux tournées de rock, humour colonie de vacances et railleries de rigueur. Je découvre les chansons du londonien, et l'intensité des représentations. Seul avec son bout de bois à 6 cordes, il joue avec la même ardeur devant 15 personnes à Lille, le double le lendemain, et puis devant 8 teigneux à Nice. De petits rads, en barbecues, la troupe fait ainsi un bon petit tour dans nos provinces hexagonales. De l'autre coté de la Manche, les chansons de Francis rencontrent déjà un succès tel que l'oiseau s'envole en fin de semaine pour assurer des prestations dans les plus gros festivals anglais.
Au fil des dates, le jeune britannique est en passe de prendre une place de choix dans ma sensibilité et mes goûts folk,  au côté d'un autre chanteur au prénom similaire. Coucou Francis.
J'accroche bien avec le gazier et le reste de l'équipe. On a en commun les mêmes valeurs, un amour de l'asphalte et un sens de la fête aiguisé. Songwriter hors pair, humble, discret, et efficace sur les planches, je ne doute pas dans son avenir dans le métier. On partage d'agréable moment à l'avant du camion. On s'échange nos parcours, nos histoires de coeur, et d'autres anecdotes certainement aussi intéressantes qu'une vidéo féline sur un réseau social has been. La tournée se termine, on repart tous au boulot, Frank sur la route.
Ecaussines, Belgique - Juin 2008.

La Chimère, Lille - Juin 2008. 
1er Novembre 2013, nous sommes à Dallas, Texas. Je  ne sais guère ce qu'on fiche là. Au moment de prendre le billet New-York-->Los Angeles, mon interlocuteur nous a offert le choix de passer 3 jours à Dallas avant de rejoindre la Californie. Dans l'excitation du moment, je réponds positivement avec un enthousiasme certainement inadapté avec les attractions de la ville. Ce n'est pas que je me contrecarre de visiter l'endroit ou JFK s'est fait assassiné mais nous en sommes pas loin.

La destinée arrange parfois bien les choses. Alors que nous nous apprêtons à nous vautrer pendant 3 jours dans les draps de l'ennui de la cité texane, j'apprends que  Frank est en ville avec ses camarades de jeu : The Sleeping Souls. Le petit coquin est en tête d'affiche d'une énorme tournée américaine de deux mois. 
Mis à part quelques mails échangés à la volée,  je n'ai guère eu de nouvelles directement. Mais depuis 5 ans, celui qui jouait autour des feux de camps dans les jardins flamands, à sérieusement avalé les kilomètres de la route du succès. Une signature sur le plus gros label indépendant du monde, trois albums, une date homérique au Wembley Arena de Londres, une prestation pour la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques, j'en passe et des raisons pour chopper une pastèque à la Alain Delon.
J'envoie au hasard un courrier électronique au jeune homme lui signifiant que nous sommes en ville. Aucun soucis, des centaines et des centaines de dates plus tard, et de milliers de miles parcourus, associés certainement à un pacson de rencontres, il est heureux d'avoir des nouvelles et nous rajoute sur la liste des invités.
Dallas, TX - Novembre 2013
Le charisme est noble uniquement lorsqu'il est dépourvu de frime. Frank fait parti de ces gens là, capable de te mettre une salle entière complètement à merci. Pas de démagogie mal placée, ni de discours surfaits, les prises de positions sont sincères, et fidèles aux valeurs défendues dans le passé. Les chansons, entre hymnes folk aux refrains fédérateurs, et ballades poétiques retournent les viscères à faire sangloter le moindre cowboy trop à l'aise sur sa selle. Entre les chansons, je retrouve le même humour, auto - dérision, et proximité avec l'auditoire.
Je retrouve dans cette salle de l'est de Dallas, la même ambiance qu'il y a cinq ans sur les routes de France. Le public bien plus mixte et bigarré qu'à l'époque connait les textes sur le bout des doigts. On est coincé entre un couple de gros beaufs, et un vieux fermier doté d'une magnifique casquette couleur "urine", et on chante tous les mêmes tubes. 
Concert terminé, on retrouve Frank au milieu de ses fans, il fait son job avec plaisir, et prend le temps de prendre une photo avec chacun d'eux. J'hallucine complètement sur la situation. Les jambes tremblotantes, la plèbe attend patiemment son tour, son instant privilégié avec l'artiste. Tout ça me dépasse un peu. On termine sur une terrasse d'un bistrot de la ville, Frank paye son coup, nous présente son équipe et ses musiciens, puis on reprend l'échange d'enfantillages que nous avions commencé il y 5 ans puisque visiblement nous n'avions pas terminé. 
Si un zigue devait incarné la notion d'humilité, ça serait certainement celui-ci. La où certains explosent en plein vol lorsque les salles se remplissent, d'autres restent intègre et se bonifient au contact du succès. Je souhaite le même parcours à tous ces troubadours que l'on croise sur la route avec leur instrument de fortune. J'en connais même qui mériteraient d'être ailleurs que dans les pmu déroutant de l'hexagone (suivez mon regard). D'autres peut-être, feraient ils mieux de reprendre un orchestre de musique extrême. C'est toujours plus confortable derrière un ampli.
Enfin merci Frank, il y a quelque chose de rassurant à suivre ta carrière. Il y a même un peu de fierté qui s'évade quand je jette un coup d'oeil dans le rétroviseur.

Jedethan & Frank Turner - Juillet 2008

dimanche 10 novembre 2013

These vagabond shoes. They are longing to stray.

Damned, les aventures défilent comme les tomes de Martine. Il faut que j'arrive à consacrer plus de temps à ce maudit blog pour pouvoir rester à la page, sinon vous lirez au mois de Juillet, l'histoire formidable des réjouissances de la saint sylvestre. Il ne faut pas croire les commérages de bureau de votre voisin de palier, ce n'est pas parce que tu n'as pas de travail que tu as forcément du temps devant de toi. En particulier sur la route. Il y a environ dix milles choses à faire plus intéressantes que d'installer ton laptop pour te réchauffer les genoux. Chaque geste coutumier peut vite se transformer en aventure rocambolesque. Du piment dans le café, chaque jour au petit déjeuner, et la vie devient tout de suite plus agréable.
NewYork donc, deuxième étape américaine de notre tournée sans musique. Réitération de l'expérience AirBnB à un bémol près, notre hôte New-Yorkais est un professionnel dans le domaine. Littéralement parlant, il a fait de cette prestation rendue à la personne, un moyen de remplir son réfrigérateur. Visiblement, c'est la mode dans la grande pomme comme à Paris, le sujet est même devenu affaire d'état puisque les colossales maisons de l'hôtellerie commencent à s'inquiéter. Le malaise des aubergistes, c'est le cadet de mes soucis, néanmoins les dizaines de milliers de dossiers de logements sociaux qui attendent bien planqués à l'angle du bureau, laissent un arrière goût acre au fond du bec.

Brooklyn Bridge
Nous sommes hébergés du coté de East Flatbush, sympathique quartier bigarré de Brooklyn. La population est principalement originaire des Caraïbes, on y parle anglais avec un accent plus compréhensible qu'au Texas, on y sent les odeurs de Jamaïque et de Haiti, et les gens y sont très souriants quand ils croisent nos dégaines de toubabs perdus. Le quartier pâti toutefois d'une réputation à  criminalité certaine, on se fait donc discret, c'est pas le genre d'endroit où tu peux te permettre de rentrer ivre à 4 heures du matin, en chantant Megadeth, un slip sur la tête, l'organe en mode manche à air.
On a donc passé 8 jours à croquer la grosse pomme, logés dans un élégant demi sous-sol vous dira notre hôte, une charmante cave vous répondrais-je dans la foulée. 
Celle que certains considèrent comme la capitale du monde est épuisante. Il y a trop de choses à faire, les sens sont mis à rude épreuve dans n'importe quel moment de la journée. Notre grosse semaine ne suffira jamais à satisfaire les suggestions des différents guides, comme celles des amis qui ont un jour laissé un bout de canine dans la fameuse pomme. On a donc pris la ville en pleine poire, profitant au maximum du spectacle permanent, prenant chaque rencontre, chaque expérience comme une attraction exclusive. Mention spécifique pour les trajets en métro.  Présents minimum au nombre de deux, on a passé énormément dans les différents trains New-Yorkais. Nous nous sommes perdus à peu près tous les jours, nous avons ragé contre cette organisation bien trop complexe pour d'humbles provinciaux français, mais nous avons pris plaisir à regarder vivre les habitants de l'île de Manhattan. Une observation anthropologique redoutable.

Somewhere in Times Square

Il va de soi que l'évènement le plus notable à retenir est le grand retour de la mode des années 90 sur les jeunes adolescents New Yorkais. En effet, pour être branché, il faut porter le pantalon juste en bas des fesses. Alors attention, pas non plus bas trop bas, comme pour satisfaire un besoin vital de type 2, mais juste un peu plus haut. Vous savez ce moment fatidique avant qu'il ne finisse à trôner sur vos chevilles. Deuxième information capitale, le retour de la chaussure de chantier dans le coeur des adolescents. Caterpillar, en marque phare, back to the future. Me revoilà replongé dans mes années collège, la raie au milieu, Steve Caballero et Michael Burkett comme maîtres à penser. Les modes viennent et reviennent comme un interminable cercle vicieux. Préparez vous à ressortir l'accoutrement de 1996 si vous voulez être à la page.
On a vu tout ce qui fallait voir, pour une visite version courte de la ville. Bons élèves une fois de plus. 
Je garde néanmoins un souvenir tout particulier du "Lower East Side Pickle Day", autrement dit la fête du cornichon, dans l'un des quartier des plus agréables de Manhattan. Une rue entière consacrée à la dégustation gratuite des ces illustres gros cornichons, beaucoup plus doux que par chez nous. Des concerts, des stands de nourriture, des activités pour les enfants...Un dimanche classique semble t'il pour les New-Yorkais. Les meilleurs souvenirs ne sont jamais écrits dans les guides touristiques. 
Pickle Day 2013
South Manhattan
Coney Island
"Girls just wanna have fun" China Town
Top of the rock
Rien à voir avec les tomates farcies de Mamie, mais le mois dernier à Montréal, nous avons tourné une vidéo dans le cadre des épisodes "Slam shows sur le toit" organisés par Jessy et son label Slam Disques. Il m'a fallu une dose de courage non atteinte depuis belle lurette, ainsi qu'une bonne mise à jour de "confiance en soi" pour présenter ma frimousse sur la terrasse du quartier Verdun. Un moyen de faire un gros clin d'oeil à mes amis de l'orchestre, restés à Toulouse, à cette vie à laquelle je pense souvent.

vendredi 1 novembre 2013

Boston, Massachusetts.

Montréal dans le rétroviseur, nous avons finit par nous vêtir de ce grandiloquent costume de touriste. Notre déplorable sens de l'orientation, ajouté à la notion de la distance fortement mise à mal de ce coté de l'océan, on a adopté la tenue légère, adaptée aux interminables marches. Le genre de déguisement qui ne te permet même pas de rentrer à La Paillote, le très sélect et réputé disco club toulousain. Le visage accablé par le demi-quintal réparti entre le sac à dos, et le sac à ventre, son voisin de circonstance, on a donc reprit joyeusement la route.
Boston, pour première étape américaine. Un choix de dernière minute, une salle d'échauffement avant d'affronter la grosse pomme. Question logement, c'est aussi notre premier essai avec le grand frère payant de Couch Surfing, le désormais reconnu : AirBnB. Je suis un peu sceptique avec le concept, notamment sur les dérives que peut engendrer l'arrivée des capitaux dans la relation hébergeur/hébergé. Il y a trop de personnes qui dorment à la lueur des étoiles, pour faire n'importe quoi avec, quand on a de la chance d'être l'heureux propriétaire d'un toit, voir même de plusieurs.
C'est toutefois un sympathique couple qui nous a accueilli à Boston, à deux pas du campus de l'université d' Havard, et du très reluisant quartier étudiant qui lui est associé.

Harvard University
ESPN live
Little italy
Etant donné, notre situation géographique, nous l'avons donc joué « bon élève ». Civilisation américaine, étude d'une des treize colonies britanniques, ville marquante et élément déclencheur de la guerre d'indépendance des Etats Unis, option : « Tourisme ». Une attitude tellement exemplaire, que je suis persuadé que le doyen d'Harvard doit regretter de ne pas nous avoir sollicité pour faire parti d'une des nombreuses promotions d'élite, quand nous avions encore l'âge décent de fréquenter l'université.
On a donc suivi à la lettre, les « must seen » des différents guides, et fait le tour des principales attractions de la ville. Je vous épargne le descriptif de nos activités touristiques et il en sera ainsi tout le long du voyage, je suis sur que le premier blog croisé sur la toile, vous renseignera à merveille sur ce qu'il faut visiter ou pas dans tel ou telle ville. Je vous laisse le guide du routard, je m'occupe de celui du roublard.
Quincy Market
Southport

Notre pleine journée de présence à Boston coïncide avec le première journée des World Series de baseball, l'équivalent de la ligue des champions pour notre football national. Rien de mieux, pour nous plonger immédiatement en plein cœur de la culture américaine. Toute la ville est organisée en fonction du match du jour, qui oppose les RedSox de Boston au Cardinals de Saint Louis. On profite pour nous rendre au Fenway Park, épicentre de la fête du jour. Sur place, c'est l'effervescence comme dans mon verre, un lendemain de brosse. Les médias en masse, les fans vautrés dans les chaises de camping en attendant que le guichet ouvre, la boutique officielle prise d'assaut par les supporters, on a du mal à croire ce qui se passe. A 350 dollars la place dans le stade, on choisit l'option « bistrot » pour aller assister au spectacle. Ca tombe bien, nous sommes dans la ville des Dropkick Murphy's, le célèbre orchestre de punk rock celtique, qui a animé un bon nombre de mes soirées d'adolescents et plus encore. Le groupe est une institution dans sa ville. Il joue en ouverture des matchs, les membres sont amis des joueurs, et Ken Casey le bassiste chanteur est le patron du Mc Greevy's, le bar sport par excellence. L'endroit où les supporters se retrouvent, là où le combo punk tourne ses clips, là ou les clients trinquent à la santé de la musique amplifiée et du sport populaire.
Géraldine, en manque permanent de sa dose de punk rock me force donc à aller rendre visite à la célèbre enseigne Bostonienne.
J'avais pas une haute opinion de ce Ken Casey, pour l'avoir rencontré en interview en 2001 pour Radio FMR. Avec mon collègue David, nous nous étions retrouvés face à un individu hautain, prétentieux et presque méprisant à notre égard. Le succès n'était pas encore aussi important pour lui et ses sbires mais déjà il flatulait plus haut que la moyenne. Son zinc ne va pas me faire changer d'avis sur le personnage, on se retrouve dans un bar hype, pour middle class branchée qui sirote des cocktails en chantant l'hymne américain la main sur la cœur. On est loin des « working class heroes » à l'honneur dans les chansons de Dropkick Murphy's.
Mais ne vous fiez pas à ces mots un tantinet péjoratifs, nous avons passé un agréable moment. Dans ce célèbre bar, comme dans le reste de la ville. Une ville américaine à taille humaine, chargée d'histoire, une population sympathique et drôlement accueillante, bref un parfait marche pied pour la suite des évènements.


dimanche 27 octobre 2013

So long Montreal...

Aujourd'hui cela fait une semaine. Le jour tant redouté a finit par arriver. Nous avons du quitter Montréal, la boule au ventre, les maxillaires serrées, et une beau catalogue de souvenirs étalé dans l'hippocampe. Au terme de ces 7 semaines, nous y avons crée nos habitudes, des réflexes, et le début d'une nouvelle vie. Ca commençait à sentir la maison. Une jeune adolescente perdue au milieu des feuilles du parc Laurier m'a même demandé son chemin. J'ai répondu bien évidemment à coté de la plaque, et la pauvre demoiselle doit être toujours en train de chercher sa destination, mais c'est surement du, plus à mon pitoyable sens de l'orientation que à l'engagement corps et âme envers le dispositif organisationnel de la ville.
J'en profite pour remercier une fois de plus tous ceux qui nous ont filé un coup de main. Ceux qui nous ont hébergé bien sur, mais aussi ceux avec qui nous avons partagé un repas, une bonne brosse, qui nous ont prêté un vélo ou un sourire. 
Après avoir quitté le travail, on s'est octroyé deux fins de semaine entre amis, placés sous le signe du nihilisme. Le premier à Lyndhurst, Ontario avec mes deux potes d'enfance, installés au Canada, le second à Québec City avec nos colocataires  Montréalais. Les photos de Géraldine parleront surement mieux que ma prose bien fatiguée par nos trépidantes journées américaines du moment. Restez branchés.
Home

Couch view,  Lyndhurst
Gérard d'Aboville
Chutes de Montmorency, Québec

Ami(e)s du vertige

Roommates, Quebec City

Greg Laraigne @ Knock Out, Québec



mardi 15 octobre 2013

"Could you bring us the menu, please ?"

- "I am the live menu. Can I take a seat with you? To explain what could you drink or eat ?

C'est à peu près dans ces termes maladroits que l'ont commencé la majeure partie de mes interactions sociales de ce dernier mois. Estimez vous heureux, je vous épargne l'accent anglais du sud de la France, en vous les soumettant à la lecture.
C'était dans les plans depuis les premières prévisions "budget" du voyage.
Mettre de l'argent de coté, faire fructifier des deniers sur un compte épargne, n'étant pas ma grande spécialité, je me suis vite rendu à l'évidence. Il allait falloir travailler dès la première étape du voyage, en l'occurrence : Montréal.
Pas de visa de travail, une expérience extra-éducation spécialisée qui commence à dater d'une petite décennie, je me suis présenté pas réellement serein aux premières annonces qui me sont tombés sur le coin de l'oeil.  Quelques jours à m'acharner sur un site web comme le chat sur les rideaux du salon, et voilà que je me retrouve à décrocher un entretien d'embauche dans un salon de thé - pâtisserie française.
C'est sur les hauteurs de la ville que cette institution française est installée depuis soixante ans maintenant. Le propriétaire Canadien d'origine Italienne, vient de reprendre les choses en main, et a visiblement inculqué un nouveau souffle dans la large collection de produits français à consommer sur place, ou à emporter.
On m'explique que je vais certainement être d'office introduit en tant que serveur. C'est à dire que je saute la case "Busboy" pour accéder directement à l'olympe de la restauration : la prise de commande, le rapport direct avec le client. Je vais être l'image même de l'établissement dans la rétine du consommateur. La clientèle est composée d'habitué(e)s, souvent le club des cheveux d'argent du quartier, mais aussi et surtout de touristes fortunés, de passage dans la métropole et en quête d'embruns et de saveurs européennes.

Pantalon à pince, chemise blanche, noeud papillon, il faut être beau. Du moins, il faut essayer de l'être suivant les critères de beauté du boss italien. Il est d'ailleurs très clair avec cela puisque lors d'une réunion précédant le début du service, ce charmant quinquagénaire s'exprima en ces termes à ses salariés :
-" J'embauche des hommes élégants. Je veux pas de gros, ni de petits. Je veux des garçons qui peuvent plaire à ma clientèle féminine. Je veux que les clientes viennent ici pour la bouffe, mais aussi et surtout pour voir mes garçons. "
Je vous épargne la partie sur les femmes au travail, qu'il n'hésite pas à traiter allègrement de fainéantes.
Ok, un italien machiste et misogyne pour patron. Les clichés auront donc la vie facile.
Pour prendre la commande, il faut s'asseoir à la table du client, afin de présenter le menu, mais aussi pour permettre d'humaniser la relation serveur/client, personnaliser le rapport, instaurer un brin de sympathie dans ce moment si éphémère pour l'hôte de l'instant. Aucun problème la dessus, si effectivement les valeurs cachées derrière les méthodes étaient bien philanthropiques, mais il n'en est rien. On est là pour "draguer" le client, quitte à s'inventer une vie pour essayer de trouver des centres d'intérêts communs avec la victime.

Pause repas

Sous le brouillon capillaire qui me sert de coupe de cheveux, je me suis questionné des jours durant, sur le sens de mon travail ici. Mes collègues, aficionados de grosses voitures, aimant les sports de combat, et les blagues homophobes, j'ai du mal à me lever le matin pour aller au turbin. Oui mais, les manières de notre cher tenancier Italien fonctionnent à merveille puisque le salon de thé comme la pâtisserie ne désemplisse pas. Et quand ça marche financièrement pour le patron, ça marche pour les employés et au fil des jours qui s'écoulent, je me dis que dans quelques mois avec Géraldine, on sera les paturons croisés trempant dans l'eau du Pacifique, et ce même propriétaire napolitain ne sera qu'un lointain souvenir...
Mais c'est plus fort que moi, ma générosité déborde de palabres quand il s'agit d'évoquer le metteur en scène de la pâtisserie. Celui qui invite ses amis, propriétaires de rutilants automobiles, à manger le plat le plus long à concocter de la carte, et le tout 10 minutes avant la fermeture ne peut que mériter un minimum d'attention. Cet homme représente exactement tout ce que j'exècre. Un coach sportif particulier, une femme qui a 25 ans de moins que lui, sotte à repasser un k-way, 2 voitures flambantes neuves, et une manière de s'adresser à ces employés rappelant sans mal les méthodes employées par le roi envers ses vassaux il y a quelques siècles de ça.
Lassé d'être considéré comme un excrément raté, j'ai tapé son nom dans google en rentrant un soir du travail.
Oh ivresse et exaltation ! Comment ne m'être pas rendu compte de cela plus tôt. Les petites enveloppes promenants mano à mano à la fin du service, les salariés à 95% dans la même situation illégale que moi, les grosses voitures, et tous les stéréotypes ambulants que je croise depuis un mois. Je travaille pour un DSK de seconde zone. Une des nombreuses cibles de la commission Charbonneau de Montréal, un  de ces mafieux qui magouille souplement depuis des années, nageant le sourire aux lèvres entre les mailles du filet de la justice. Je donne mon temps à un enfoiré de première. A la vue de la collection de casseroles que le coquin accumule à l'arrière-train, je peux comprendre qu'il soit dans la restauration.
Et puis je suis parti à la fin du mois de travail. J'ai pas quitté le travail parce que tout ce système me posait un problème d'éthique, je suis parti parce que j'avais gagné assez d'argent. J'ai pris le cash et puis je ne suis pas revenu. Je le regretterai peut être un jour en le racontant, mais c'est comme ça. Ils sont forts ces italiens.

mercredi 25 septembre 2013

Montréal, Canada.

Bigre, cela fait déjà 3 semaines que nous avons atterris à Montréal, QC, Canada.  Je m'étais juré de mettre ce blog à jour aussi souvent que possible, mais le quotidien Canadien  à pris le dessus sur mon appétence à me coller les mirettes sur un écran 13 pouces.
C'est chez nos amis de Fred et Martin, de l'excellent groupe BonVivant, rencontrés au mois d'Avril dernier sur les routes de France et de Belgique, que nous avons posé nos affaires pour cette première semaine Québécoise. Accueillis comme le couple princier au Grand prix de Monaco, on a très vite pris nos marques dans la métropole, errant comme il se doit dans ces rues aussi bien organisées qu'un plateau de bataille navale.  La première semaine a donc été principalement consacrée à retrouver nos ami(e)s de Montréal quittés il y a deux ans lors de la précédente tournée de Charly Fiasco outre-atlantique. On retrouve vite des habitudes familières finalement : jams & shows punk rock, fêtes, bons repas, promenades citadines, et comme le dit justement Gégé : "En fait c'est la même vie ici qu'à Toulouse". Pas faux, worldwide lifestyle.

Dig It Up,  Montreal Harvest Punk Rock Festival
 La seule différence, c'est que le moment où nous allons avoir besoin d'argent ne devrait pas tarder à arriver, et cela plus vite que prévu. C'est une des inquiétudes majeures de l'année à venir : le budget. Nous avons clairement pas assez de coté pour vivre paisiblement comme des touristes anglais sur la côte d'azur durant les prochains mois. Il va donc falloir retourner au turbin. Ca tombe bien c'est une manière de voyager qui m'intéresse beaucoup. J'ai l'intime conviction que le meilleur moyen de rencontrer les habitants du pays qui t'accueille c'est de partager leur quotidien dans leur labeur journalier. C'est donc reparti comme il y a 10 ans. Rédaction de C.V, démarchage, porte à porte, pour proposer tout ce dont je suis capable de faire avec mes 10 doigts, et le reste de ciboulot en état, autrement dit : Pas grand chose.

Somewhere, over the rainbow
Puis, nous avons déménagé chez Olive et sa dulcinée Salomé. Olive c'est mon pote de toujours. Je le connais depuis Septembre 1989, autant vous dire qu'on a eu un maximum de "première fois" ensemble. Du concours de celui qui pisse le plus loin à la première gueule de bois, on a traversé un océan de sottises,  et à la nage je vous prie. Olivier et Salomé habitent du coté d'Outremont, en plein coeur du quartier hassidique, on y parle français, anglais, mais aussi hébreux. Le dépaysement est partout dans cette sacrée ville, et il y est différent à chaque angle de rue. 
Voilà, j'arrête d'empailler mon clavier, j'ai réussi à trouver un job au bout de 6 petits jours, et je dois avouer que cela occupe une bonne partie des mes journées. Je suis serveur dans une patisserie - salon de thé, version luxe et volupté.  Impossible de tout raconter sur ma nouvelle vie professionnelle canadienne dans ce message, je vais être obligé de vouer un post entier aux aventures de mon noeud papillon. Tenez le coup.

Back at work. 
                                             
Vieux port, Montréal