dimanche 12 janvier 2014

Panama City.

Panama City, Panama.
Nous sommes à Panama City. L'heure de quitter l'Amérique Centrale approche dangereusement. Ce fût  long, éprouvant mais tellement passionnant. Nous sommes simplement descendu du Guatemala jusqu'au Panama en bus. Le bus. Ce véhicule qui m'a transporté durant toute ma jeunesse en zone péri urbaine, a désormais une saveur nouvelle. Il rime avec air conditionné, conduite périlleuse, convivialité familiale, odeurs corporelles, et routes nocturnes de type "dégueulasse". Par ordre d'apparition dans les mirettes, nous avons successivement admiré le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica puis le Panama.
 Nous nous sommes laissé tripoter aux douanes, nous sommes tombés en panne, nous avons dormi dans des salles d'attente, parfois la tête dans l'urine (mais jamais les deux à la fois, promis), nous avons compté les cafards, mais nous y avons toujours pris du bon temps. Il y a quelques mois, le projet que nous avions en tête était uniquement de descendre par la route, de San Francisco à Santiago du Chili, mais c'était sans compter le léger contre temps qui se cache à la frontière du Panama par le sud.
Le problème réside dans le fait que la frontière Panama/Colombie est considérée comme l'une des plus dangereuses du monde en passant par la voie terrestre. Il faut emprunter des routes à travers la jungle qui sont visiblement contrôlées par les narco trafiquants, et les FARC. Ca serait dommage d'avoir commencé cette charmante partie en essuyant le game over avant même d'avoir affronté le boss de fin.
Reste la voie maritime. Là aussi, le commerce des narcos reste un problème de taille, il faut donc lorgner vers des bateaux plus touristiques pour traverser en toute sécurité. Comme l'on pourrait choisir une cravate pour le mariage du cousin, nous avons donc choisi un voilier et un capitaine pour nous amener en Colombie, moyennant un budget qui n'est sans doute pas à notre portée. Trop tard, la belle embarcation est supposée nous attendre après quelques heures de Jeep au milieu du territoire Kuna. A quelques heures du départ, on sait toujours pas si elle y sera.

Décontracté du bocal, posé dans ce backpacker panaméen en attendant notre bateau, j'ai pris le temps de contempler l'actualité hexagonale. Avec le recul géographique imposé, et l'absence de quelques mois, j'avais pas pris conscience de l'ampleur des dégâts. Excusez moi de vous dire ça mes chers compatriotes, mais vu d'ici c'est pas vraiment beau à voir.
L'histoire de cet ex-humouriste breton doit certainement être la cerise sur le ghetto. Autant l'avouer tout de suite, il fût un temps où il m'a fait rire ce con. En duo comme en solo, il m'a fait rire. Je l'ai presque trouvé talentueux. Naïvement, je l'ai même parfois défendu, lorsque ses provocations de seconde zone n'étaient pas encore associées au nom de Faurisson et Ayoub. Les orteils enfouis dans le sable des Caraïbes, j'ai dans un premier temps évité tout cette messe répugnante. Mais difficile de passer à coté. J'ai donc lu ces derniers temps, fait le tri dans cette pétaudière d'informations pour essayer de se concentrer sur le plus intéressant.
 Le clown est pitoyable. Encore plus déplorable que le pitoyable : ma gueule. Innocemment, comme un adolescent perdu en mal de construction identitaire, j'ai ri à ses conneries, au nom de l'humour et d'un degré que je pensais être proche du huitième. Maintenant que le clown a perdu tout son maquillage,  c'est moi qui fait la grimace quand je repense à mes propos lancés à haute voix en public. Je suis content d'être loin, parce que j'ai honte. Tel, un abruti de première classe qui prend du poil à gratter pour une lotion de soin pour la peau, je suis tombé dans le panneau. Et maintenant cette horde de fanatiques, bien trop présente dans mon cyber entourage, qui prêche sa parole, et s'insurge contre une énième dérapage gouvernemental, me ferait presque frissonner. Je suis pas encore sur le bateau que je vomis déjà, terrorisé par la vague que je viens de prendre en pleine poire. Peut être sont ils encore obnubilés par le maquillage, peut être que leur vague n'a pas effacé ces couches de fond de teint qui font encore passer ça pour de l'humour. Peut être n'ont ils pas pris le temps de lire cet article par exemple. Peut-être n'ont-ils pas assez navigué dans les océans du meilleur copain du breton, dont il est question par ICI. Il s'agirait pas de se tromper de combat au simple nom de la liberté d'expression. Allez les jeunes, si vous voulez vous trouver des gestes anti-systèmes, allez écouter CRASS, vous rendrez certainement ce monde meilleur.
Prochaine étape, Carthagène, Colombie.

El Zonte, El Salvador. 
En rade, quelque part au Costa Rica.
Bocas del toro, Panama.

vendredi 3 janvier 2014

Le soleil qui chante.

C'est dans ce petit village, en proche banlieue de Guatemala City, perché à 1900 mètres d'altitude, et à quelques encablures de la célèbre Panaméricaine que nous avons donc posé bagages, pied endommagé, et folles envies de marathon. Gregoire et Jordane habitent au Guatemala depuis plus d'un an, et vont nous accueillir pendant une petite quinzaine de jours. Un moyen de se délasser à l'ombre de l'avocatier du jardin, tout en respirant le doux parfum de la brique rose émanant des palabres de nos amis. Au programme : manger excellemment bien, dormir, lire, écouter des disques, écrire, rien faire, et recommencer le lendemain. J'en ai passé des journées à rien faire, un peu plus qu'à lire la bibliographie de Victor Hugo. J'ai retrouvé le goût de l'ennui. Alité dans ce matelas gonflable, coincé dans des draps bien trop agréables, je n'ai pas bougé, ni mon pied blessé ni le reste de l'enveloppe corporelle. Je devais être un tantinet pénible à la longue je l'accorde. Profitant des fins de semaines de nos amis, j'ai pu doucement petit à petit faire flirter à nouveau mon pied gauche avec la chaleur de l'asphalte guatémaltèque. Nous avons emprunté les routes menant à Antigua ou Panajachen, ces routes qui nous ont tout de suite amenées vers le sens du mot "dépaysement."
Pick up, bus multi-colores, et grosses cylindrées aux vitres teintées, abritent familles, fusils à pompes, et stock d'ananas. Je vous laisse bien évidemment remettre les choses dans l'ordre mais sachez que vous pourriez être surpris(e).
La grande ville de Guatemala City, chef lieu de la corruption et de la violence armée est loin d'être la destination idéale pour le retraité en mal de vacances les pieds en éventail. Les récits, et anecdotes en tout genre sur les différents braquages ou kidnappings font sourire à entendre, mais on reste tout de même vigilant sur les endroits à fréquenter.
Dans la jungle du Peten, nous nous sommes perdus dans les vestiges Maya de Tikal avec ce vieillard clopinant mieux que moi et son fils qui était visiblement là pour assouvir sa dernière volonté. Un peu plus tôt après une ballade en lancha, nous avons rencontre un bénévole de l'association ARCAS. Alligators, perroquets, et singes dans le même eldorado, béni soit le jardinier.
Antigua, Guatemala
Lac Atittlan, Guatemala
Tikal, Guatemala
Après de longues heures de bus pour rejoindre la mer des caraïbes via le charmant pays du Bélize, nous  avons débarqué sur les terres de Zapata au Mexique. Grâce à l'impressionnant réseau de bus, nous avons voyagé à travers quelques différents états du sud du pays.

Road Map.
Je ne sais pas comment raconter. Je ne sais s' il faut faire un choix des meilleurs anecdotes,  écrire ce blog comme celui de "Dalida et Carlos sont en vacances", parler du climat, de la nourriture, des autochtones, du prix de l'essence, ou de la taille des tortas. Je crois que je préfère écrire des chroniques de disques. C'est difficile de raconter ce que l'on vit sans tomber dans le guide touristique ou l'étalage d'aquarelles de mots sans passer pour un con à la pastèque bien trop dure. Je ne sais pas trop faire ça je crois. J'essaye d'écrire dans ces bus de nuits qui nous emmènent de destinations en destinations. Je note des sensations, des odeurs, des attitudes, mais rien qui ne puisse avoir sa place dans ce blog.
Vous avez gagné, je vais plutôt faire un top 5 des animaux croisés au Mexique. Après je file, on a bus pour le Nicaragua. Bonne année. Restez digne dans la décadence. Et arrêtez avec Dieudonné. Pitié.

TOP 5 - Animaux mexicains

5. Caché derrière un bout de matelas, dans notre chambre à Puerto Escodido : Le scorpion. Petit certes, pas très actif dans ses déplacements, mais l'origine d'un hurlement sans précédent pour Géraldine. Tel Chuck Norris dans Expendables, j'ai dans un premier temps voulu lui sauver la vie, mais nos voisins de palier ont décidé que je devais l'abattre pour gagner quelques points de virilité. Je le regrette encore.

4. Croisé régulièrement sur les routes du Mexique : L'Iguane. Magnifique animal, le reptilien dans toute sa splendeur. Un air nonchalant, une démarche charismatique, et une peau qui change de couleur selon l'environnement. Mention spéciale à ceux croisés dans le Yucatan. Si j'avais quelques centimètres de moins, j'adorerai en chevaucher un. Un style "neverending story" certain.

3. Toujours du coté du Oaxaca : "Diciembre", le chien. A défaut de pouvoir sympathiser avec les surfeurs locaux, bien trop bronzés et musclés pour daigner nous adresser la parole, on s'est fait un ami chien. Il est resté 4 jours avec nous. Il sentait encore plus mauvais que mon sac de linge sale, mais il semblait apprécier le dernier disque de Lawrence's Arms qui tournait en boucle à l'époque. I miss you buddy.

2. Le gueko. Toujours présent. Dans tous nos lieux de passages, il y a en toujours au moins un aggripé au plafond qui se paye une petite ballade. Le cou cassé en deux pour observer leurs promenades nocturnes, j'en suis arrivé à deux conclusions. Le gueko peut faire plus de bruit que moi en ronflant, et cette bestiole semble être la réincarnation animale de ces petits bonhommes acrobates et gluants avec lesquels nous jouions à l'école primaire.

1. Au bout d'une piste menant au pacifique, chevauchant une moto à la cylindrée relative, nous sommes tombés sur une plage au milieu de rien. Sur cette plage, une minuscule tienda avec des charmantes toilettes, et une famille qui s'esclaffe à plein poumons pour nous présenter le ballet de 4 baleines à quelques centaines de mètres au large. Somptueux.

Tulum, Quintana Roo, Mexique.

Districto Federal, Mexico City.

Oaxaca de Juarez.

Middle of nowhere. Oaxaca.