lundi 29 août 2011

Août.

Retour sur les terres maternelles. Presque 4ans, que je n'avais foulé les douces contrées d'Armorique durant la période estivale. Le temps passe trop vite, je redoute un peu le moment où je jetterai un coup d’œil dans le rétro pour m'apercevoir que je suis passé à coté de trop de choses. La famille notamment. Je n'accorde aucun crédit au maréchal,et si le travail ne me préoccupe guère, la patrie encore moins, par contre la famille reste un point majeur de l'horrible triptyque Petainiste.
Enfin, retour donc sur le terrain de jeu de mon enfance, Morbihan, Bretagne Sud, un petit coin de paradis au bout du monde. L'endroit que tu te rêves à préserver du reste de la populasse. Un petit trésor qui abrite les meilleures histoires de comptoir, les anecdotes de villages les plus croustillantes. Et le fameux sirop de citron vert de mamie.

L'évènement de la région l'été s'appelle le Festival Interceltique de Lorient. 41ème édition pour le rendez vous incontournable des adeptes de la culture celte. Amoureux du biniou, fétichistes de la bombarde, danseurs de haut-vols, tout les pays sont réunis cette année autour d'une thématique particulière : La diaspora celte. Autrement dit, les communautés bretonnes dispersées et immigrées au 4 coins du monde. Il va s'en dire que cela regroupe un paquet de gens.
Pour présenter tout ces gens, en début de festival, il y a la traditionnelle parade.
J'ai toujours réussi à éviter ça dans ma jeunesse. Le rassemblement massif de ces citoyens venu rendre hommage à leur identité culturelle. Ne vous méprenez pas, c'est le rassemblement massif qui me fait peur, certainement pas l'identité culturelle.
Cette année, impossible de refuser la proposition du tonton et du cousin pour aller admirer le défilé qui passe littéralement sous leur fenêtre. 4 heures de danses bretonnes, de binious et de cornemuses, de lancer de bâtons, et de foule en délire, et j'ai tenu tout le long, une véritable performance.
Le principe est simple, il s'agit de présenter les différents Bagads et cercles de danseurs venus du monde entier pour ambiancer le festival. A ce petit jeu là, c'est forcément les Irlandais qui gagnent. Sourires aux lèvres sur les carcasses de vieux baroudeurs, costumes impeccables, et binious à 11 pour ces harangueurs hors pair.
La foule est compacte, chaque année les trottoirs sont pleins à craquer. La mairie casse le portefeuille, il faut dire que cela fait pas mal de gens à défrayer.
J'ai l'impression qu'il y a un réel regain d'intérêt pour toutes ces question d'identités. A l'heure de la mondialisation, de la délocalisation et de tous ces histoires d'interdépendances, les individus ont besoin de se sentir appartenir à un peuple, à une tribu. Renaud avait raison, mais le keffieh noir et blanc et gris ne suffit plus.

Ou est Charlie?

Bon, je vous rappelle que nous sommes en Bretagne, et que la douce région du nord-ouest à une certaine réputation à tenir concernant ses conditions climatiques. Comme si un contrat avait été rédigé avant le festival entre Mère Nature et les organisateurs, la première goutte me tombe sur le bout du museau après que le dernier groupe de musiciens/danseurs soit passé. Ensuite c'est le déluge. Le ciel se met a pleurer tel un gamin a qui on aurait confisquer son pokémon. Pas un petit caprice qui passe après que maman ait fait la blague du "quand je touche ton nez, ca fait le bruit d'un klaxon" , non non un bon vieux scandale lacrymal qui dure des heures. Le ciel sera donc consolable qu'une fois la nuit tombée. Du coup, en se réfugiant sous un porche, on retombe sur un bagad. Et allez rebelote, binious pour tout le monde. Par contre, la ça envoie des reprises de standard rock, des classiques rigolos, et l'ensemble harmonisé à rendre jaloux les guitaristes de la vierge de fer. Etant situé au beau milieu des musiciens, le soir je suis encore plus sourd que ma grand-mère.
Evènement inattendu, le lendemain il fait beau. Un véritable soleil jaune accompagné d'un ciel bleu, et la vitamine D qui va avec. Incroyable. J'en reviens tellement pas que je pars m'enfermer avec le paternel dans une conférence organisé par l'Université Populaire Bretonne. C'est Jack Kérouac qui est à l'honneur et avec lui ses origines bretonnes. Un journaliste et une généalogiste animent la séance. Je redoute un peu le rassemblement d'intellectuels venus débattre sur des sujets inaccessibles mais il n'en est rien. Au contraire, on abordera que très peu le fond, pour se concentrer sur la forme. Exit, donc mes espoirs d'avoir des anecdotes croustillantes sur les soirées carnage du vieux loup, sur ses rapports avec ses "collègues" de la beat generation, ou autres histoires palpitantes sur ses capacités rédactionnelles. On retiendra tout de même des informations intéressantes; comme la foi religieuse de Jack restée omniprésente dans sa vie (malgré tout ce que ses personnages pouvaient laisser entrevoir), une interview inédite de l'auteur en français pour la télévision canadienne. Ca se mate par . Mais aussi et surtout le fait que Walter Salles (Carnet de voyages, Centra Do Brasil...) adapte actuellement "Sur la route" à l'écran. wait & see.
Le reste de l'été s'est passé sur des bateaux, dans des camions , des autobus, ou des trains rigolos. J'ai couru derrière la montre pour ne pas rater les correspondances, mais j'ai regardé le temps s'écouler au bord du lac de Neuchâtel. Et au pays des ricolas, il y a mes ami(e)s. Ceux qui disent :
- Romain, tu veux un thé froid? Ca fait monstre du bien!
C'est les mêmes qui achètent des boguets, et vont à huitante kilomètres/heure avec. Je comprend toujours pas ce qu'ils disent, mais alors qu'est ce bien d'être avec eux.
Bon voilà s'est terminé, finit la rigolade, les maillots de bain trop court, et les concours de plat dans les piscines. Les vacances se sont achevés par deux jours de fiesta en Espagne. Ma colocataire a désormais 25ans, certains ont de belles moustaches, certains ont le teint halé, d'autres ont des nouveaux tatouages, et moi j'ai juste un peu le cafard.

ps :  Les pilotes d'avion sur les compagnies low-cost sont toujours en contrat d'apprentissage. Ils attendent toujours de valider leur stage pratique. Prendre l'avion me fait un peu peur je crois.

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