« On arrive enfin au bout : 2025 est terminée ! C'est l'occasion de faire le point sur les disques long format qui ont principalement nourri mes conduits auditifs cette année. Sans classement particulier ni distinction de style, voici simplement mes 10 coups de cœur de l'année. »
VULGAIRES MACHINS " Libérer la foudre"
Trente ans de carrière pour les camarades québécois. Inutile de tenter d'essorer un peu d'objectivité : je considère ce quatuor comme l'une des plus belles choses qui soient arrivées au punk rock francophone. Un peu déçu par la précédente livraison, je prends une énorme secousse à l'écoute de "Libérer la foudre". Tout y est : le fond, la forme, la poésie au service de la mélodie. La mise en musique du constat immuable que l'humanité fonce droit dans le mur. Chef-d'œuvre.
MAIRO "La Fiev"
J'ai mis du temps à comprendre la musique de ce jeune suisse pourtant bien célébré par mon envoyé spécial préféré du coté de Neuchâtel (s/o JRC). Impossible de ne pas tomber sous le charme de ce véritable premier album tant le Genevois semble maitriser son art. Les productions ratissent large, et le MC se promène partout peu importe le terrain de jeu. La partition est soignée.
DISIZ " On s'en rappellera pas"
Difficile de passer après cette pièce maîtresse qu’est L'Amour. Disiz revient avec sa formule pop ultime aux allures lancinantes. Plus triste que son prédécesseur, toujours aussi finement écrit, il décrit la grisaille ordinaire avec des mots simples et percutants. Le bougre a réussi à inviter Laurent Voulzy et Theodora sur le même disque ; qu'on lui apporte la couronne qu'il mérite.
AGRICULTURE "The spiritual sound"
C'est suffisamment rare pour être souligné : C'est le J, un collègue de travail qui me souffla le blase de cet orchestre californien. Directement séduit par le patronyme, je me suis pris la puissance de "Bodhidharma" leur premier single en pleine cabine. L'album au complet défonce les frontières du black metal pour s'aventurer sur les terres fertiles du doom, shoegaze tout en évitant la boite à riffs qui m'insupporte. Je suis venu pour les blast beat, je suis resté pour le post rock. Le J c'est le S.
LÙLÙ "S/T"
S'il doit y avoir un numéro 1, c'est celui-là. C'est peut-être Brice qui résume le mieux la musique de cette alliance Marseille-Lyon : "On dirait un mélange entre le premier album de Téléphone et les disques garage de Randy". J'ajouterais presque que l'on peut y trouver du Starshooter ou du Coronados pour les esgourdes les plus âgées. 10 titres, 10 tubes chantés en français ou en italien. 10 occasions de penser que l'orchestre va bientôt remplir le Stade de France.
SPIRITUAL CRAMP "Rude"
On jardine large chez nos amis de Spiritual Cramp, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les Californiens ont la main verte. Puisant dans les meilleurs dérivés que le punk rock puisse proposer, on se promène dans un disque à la production parfaite, de hits reggae-dub en hymnes indie rock, en passant par quelques relents post-punk finement amenés. Savoureuse récolte.
ROSALÍA "Lux"
Le blockbuster de l'année. Impossible de passer à côté, il tourne en boucle entre les quatre murs du salon familial. La reine de la pop actuelle ajoute une dimension orchestrale à ses choix de mélodies audacieux, le tout décliné en plusieurs langues. S'y ajoutent des textes aux délires mystico-sacrés qui me dépassent certes, mais ont le mérite de questionner son audience. Un disque à la hauteur de son ambition, qui tire tout le monde vers le haut, des oreilles les plus aguerries aux plus réfractaires.
ISHA & LIMSA D'AULNAY "Bitume Caviar Vol.2"
Résolument comblé par la fulgurance du premier volume, je n'avais aucun doute quant à la qualité de ce second opus. On est logiquement moins surpris par l'alchimie qui se dégage du duo, mais le résultat est toujours aussi efficace. Le disque se révèle peut-être plus mélancolique, plus politique et techniquement toujours irréprochable. Il faut l'écouter plusieurs fois pour comprendre que ces deux-là sont actuellement intouchables dans la précision de leurs rimes.
NOT SCIENTISTS "Voices"
Retour chez Santi Garcia pour le meilleur groupe français du monde. Premier enregistrement depuis l’arrivée de Fred à la deuxième guitare, et il apparaît évident, dès les premières notes, que le bougre est venu sublimer la machine. On y retrouve ce sens de la mélodie affûtée qui s'était un peu effacé sur le précédent disque, ainsi que les flamboyances pop qui arment des refrains implacables. Leur meilleur disque sans aucun doute.
HOME FRONT "Watch it die"
Déjà impressionnants sur leur premier album il y a deux ans, le duo canadien vient confirmer son énorme potentiel avec un disque encore meilleur que le précédent. Leur synth punk est toujours aussi puissant et fédérateur mais les mélodies pop ont le pouvoir de transformer leurs chansons en hymne. On adore à la rédac.










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