samedi 5 juillet 2014

Pratet Tha

La Thaïlande, en pleine crise politique, on s'attendait à débouler dans une ambiance largement moins festive que celle à laquelle nous nous sommes confrontés à Krabi, dans le sud du pays. Vie nocturne animée, stands de bouffe en effervescence, et enfilade de sourires par pack de douze. Autrement dit, le coup d'état qui frappe le pays, laissant ainsi le pouvoir à l'armée, n'atteint donc pas les cohortes de touristes et l'industrie qui en découle. Car, le nerf de la guerre est bien là, ce charmant territoire, idéalement situé au coeur de l'Asie du sud-est, doit être l'une des destinations les plus prisées de nos camarades backpackers venus du monde entier.
On a remonté le pays du sud vers le nord, du haut vers le bas. On a évité de le faire comme l'on remonte la fermeture éclair de son coupe vent en période de mousson, vite fait, mal fait. Car pour éviter les gangs de touristes présents, il faut prendre le temps d'apprivoiser ces kilomètres de paysages aussi différents que surprenants. Le sud et ses îles, panoramas pour cartes postales, nous a fait découvrir les joies de la vie sous marine et les longs trajets en scooter sur chemins écornés.
 Il y avait cette tortue, Nathalie, qui nous a pas lâchés d'une carapace lors de la randonnée sous gaz comprimé. C'est cool les tortues. Un flegme naturel déconcertant, des déplacements toujours plein de grâce et une faculté à charmer ses compagnons de route indéniable. C'était mon animal préféré en classe de primaire. Depuis, le grandiose lama a pris la place de numéro 1, mais ce séjour sur les îles m'a permis de renouer avec ma passion enfantine.
Dans le sud, toujours noyés dans les hordes de voyageurs, nous avons gouté aux performances locales dans les bars pour adultes responsables. Dans des cabarets nocturnes, les demoiselles pas chaudement habillées, s'adonnent à des lancées de fléchettes originaux pour faire remonter la libido de certains russes en mal de sensations.
Prachuap Khiri Khan, petite ville au milieu de rien restera le meilleur souvenir. Plus de touristes, plus de relations faussées, juste des villageois détendus, prêts à rendre service et faire découvrir la culture locale. Nous y avons croisé la route de Dom, qui terminait calmement ses 5 mois de voyage en Asie. Un homme, qui a trouvé dans le voyage, la meilleure thérapie pour combattre ses vieux démons.



Bangkok, impressionante métropole, cache les meilleurs massages du monde, ainsi que la nourriture de rue la plus délicieuse du voyage (après le Mexique bien entendu). Le couvre feu, qui frappa la capitale durant notre visite, fût un bon pied de biche pour déclencher les conversations avec les locaux. Dans les bus de ville, comme dans les salles d'attente des administrations, lors de nombreuses rencontres impromptues, j'ai essayé de titiller un maximum chacun de mes interlocuteurs sur la situation politique actuelle. Mais chacun semble fermé à la discussion, tant la conjoncture semble être délicate pour les habitants.  Le sujet est donc réel, mais diablement tabou.
Autre élément important, et vecteur de bonheur en terre Thaïlandaise : le moyen de se déplacer. Ici, c'est la motocyclette. Autrement appelé : l'Harley Thaïvidson. Idéal pour parcourir des centaines de kilomètres entre jungles et montagnes dans le nord du pays.
 En essayant de fuir les touristes, nous avons rejoint Pai depuis Chiang Mai, sur ce puissant deux roues, à la rencontre des éléphants, des plantations de café, et des terribles colères de la mousson.
Puis, les visas pour l'Inde sont finalement arrivés à l'ambassade de Bangkok et le calendrier a cru bon de nous rappeler que l'on avait pas toute la vie devant nous non plus. Alors, on a embarqué dans notre  douzième avion, direction Chennai, Inde.



Prachuap Khiri Khan
 Ao Noi Bay
Boat driver - Bangkok
Paiwittayakran School, somewhere in the north. 
Koh PhiPhi
Koh Tao