vendredi 3 octobre 2014

La douloureuse.

La rentrée c'est toujours une période délicate, en particulier quand tu travailles avec des enfants. Tous les souvenirs de jeunesse, cartable sur le dos, remontent lentement à la surface. J'oublierai pas cette rentrée de Septembre 2014, comme je n'oublierai jamais celle Septembre 1989. Elles ont pour point commun cette insipidité prévisible mélangée à ce trac qui te foudroie quelques secondes avant de franchir le portail de l'adversité. Bref, repartir au travail après 1an de voyage, c'est comme lâcher la main de son père avant la rentrée au cours préparatoire : la grande pétoche !
Passons donc à autre chose, laissons de coté les plaintes, et les grands discours passéistes. Il faut rebondir, mettre de coté les tracas administratifs relatifs au retour dans l'hexagone, reprendre le train en marche et s'installer uniquement dans le bon wagon.
Dans ce bon wagon, il y a  la famille, les ami(e)s, les orchestres de punk rock et toute une collection de disques, de livres, de films et de réjouissances en tout genre, sorties l'an passé pendant que nous étions sur la route. 1 an à rattraper, ça donne toute de même envie de croquer la vie, tous chicos dehors.
Voici par exemple 3 bouquins, qui ont retenu mon attention ce premier mois de Septembre de ma nouvelle vie.

"Autobiographie incomplète et romancée d'un chanteur méconnu"
Nicolas Lafforgue et Marion Méard, Autoproduction.

Nicolas est le chanteur de Bruit Qui Court. Un groupe de rock sans guitares. Oui je sais, il devrait avoir une loi qui interdit l'absence de fusil à 6 cordes dans un groupe amplifié. Il devrait avoir des gens qui se révoltent contre cela. Mais voilà, ce n'est pas pareil avec Nico et ses comparses. L'exception qui confirme la règle sans doute. Je suis littéralement fanatique du dernier disque. Un brulot cinglant de rock scandé, et militant. Entre rock, punk et noise, une énergie au service des plus beaux textes du circuit. Chanté dans la langue de Brassens bien sur.
Je me suis retrouvé sur le tournage d'un des 2 clips filmés à l'occasion de la sortie de la dernière galette. Toujours un moyen de me rapprocher discrètement du casting de Plus Belle La Vie. Entre les prises, je suis tombé sur ce livre écrit par Nicolas et illustré à merveille par Marion Méard. Plus de 10 ans de tournée, dans tous les recoins de l'hexagone, et le meilleur des anecdotes compilé dans les pages de ce recueil, tout en rouge et noir. Des histoires, des réflexions, des mots simples et justes, pour raconter la vie d'un groupe en tournée. Il en fait pas des caisses le Nicolas, il raconte humblement des fables qui rythment sa vie depuis toutes ces années. Il n'y a guère de regret, ou d'amertume, juste des lignes pleine d'humour, qu'il soit dans une position de musicien ou d'organisateur de concert. Je vous ferais bien un best of des plus beaux récits du monsieur, mais j'ai dévoré ses mots lors de la journée de tournage. Le livre est resté sur les lieux du crime. Il ne vous reste qu'à faire comme moi, en passant commande. C'est par ici --> Coucou.

"Explosions textiles : Mon premier tee-shirt de groupe"
45 auteurs. Compil by Nasty Samy. Kicking Books, Everyday is like Sunday.


Damned! Le Nasty Samy est de retour avec un énième projet de livre. Respect éternel à son intarissable vivacité. Le gars est inépuisable. Toujours dans le mouvement, les pieds droits dans les baskets, le museau vissé sur l'écran, ou les esgourdes qui sondent le mixage d'un nouveau disque. Je suis resté attentif à son activité même à l'autre bout de la planète, afin d'être sur de rien rater. Ce livre, justement, que j'aurais adoré lire dans une auberge en Asie du Sud Est, plutôt que de me taper les récits de voyage de quelques va-nu-pieds qui se laissent pousser les dreadlocks. 45 auteurs, pour 45 anecdotes sur l'acquisition de son premier tee-shirt de groupe de rock. On parle bien de rock ici, (attention, je vous rappelle que U2 n'est pas un groupe de rock), de punk rock, de trash, de heavy métal, ou de hard rock. Vous aurez bien compris que évoquer ce fameux chandail n'est qu'une belle excuse pour remonter dans le temps et revenir dans cette magnifique période de vie qu'est l'adolescence. Les auteurs, qu'ils soient musiciens, écrivains, activistes ou journalistes, se sont donnés à coeur joie pour sortir les vieux dossiers. D'anecdotes épiques, en situations embarrassantes, ce livre c'est le nôtre, on se retrouvera tous quelque part dans l'une des histoires racontées. C'est certainement votre premier tee shirt de groupe qui vous a sauvé la vie. Il était temps de le rappeler. Moi j'ai toujours le mien. Il est un peu petit pour ma carcasse de jeune adulte, mais je préfère perdre mon passeport que ce vieux bout de tissus. Mention spéciale à Vincent Mondiot pour l'ensemble de sa participation. Belle découverte. Pour commander --> C'est par là.

"T'arrives ou tu repars"
Matgaz, Kicking books


Aux premiers abords, rien d'intéressant pour moi derrière cette jolie couverture aux allures de bande dessinée. Les groupes,dans lesquels officie derrière les fûts, Matgaz, notre auteur ne me "parlent" absolument pas. Je ne connais ni Mars Red Sky, ni ce fameux James Leg. Je n'ai jamais vraiment écouté à vrai dire. Honte à moi.  Le plan "récit de tournée", c'est quand même toujours la même rengaine...Conduire, jouer, dormir et bis répétita, je la connais un peu l'histoire, et ça ne vaut pas le coup de faire un bouquin. A moins que l'on ne parle absolument pas de musique ou de ce qu'il y a autour. Ca ne m'intéresse pas de savoir si t'as fait une balance ou un line check, ou ce qu'il y avait dans la gamelle avant de monter sur scène. J'ai eu du mal à rentrer dans ce livre. Enfin, il m'a fallu quelques pages. Le temps de s'habituer à l'écriture du Matgaz en question. S'habituer au succulent vocabulaire charentais, comprendre un peu ses goûts en matière de musique, d'habitudes de vie, et puis c'est parti. Impossible de lâcher le bougre. Ecriture bourrée d'humour et de sarcasmes, des expressions rurales à tout va, on a bien l'impression qu'il nous a fait une petite place dans le camion pour partager l'histoire avec lui. Le fait, qu'il ne sache pas orthographier "hipster", aurait du me mettre la puce à l'oreille sur les toutes qualités du jeune homme. Le fait qu'il soit fan de Springsteen aussi. Parfait de bout en bout. Comme quoi, va falloir que je remette en question mes principes.
Commande : Salut !

Allez hop, je file, il y a plus de café dans le mug. Je vais délaisser un peu ce site. Je m'attaque à un truc un peu plus conséquent dans les mois qui viennent. Faudra pas trop m'en vouloir. Je ne sais pas trop si j'ai les épaules pour la chose qui suit, où si je vais flatuler plus haut que le bas du dos, mais je me dois d'essayer. Restez dans le coin pour plus d'infos !