mardi 11 février 2014

Colombie - Equateur.

Il ressemblait presque à un vieux Mercedes 508 ce vieux voilier de vingt ans d'âge qui nous a conduit jusqu'en Amérique du Sud. L'inébranlable Roger, à bord avec nous, l'appelait même le "Camion des mers". Wildcard, c'était son patronyme. Il était un peu sale, cachait quelques cafards en son bord, mais nous y avons passé de sacrés moments. Sur le pont, un capitaine polonais, un second néo zélandais, des américains, un suédois, des anglais, un hollandais, deux chiliens, un suisse, et quatre français. Une histoire qui pourrait commencer comme une mauvaise blague de cours de récréation de collège. Trois jours à vivre dans une carte postale dans les îles San Blas puis deux jours en haute mer, à naviguer dans les creux de 4 voir 5 mètres. J'ai quelques connaissances qui ont regrettés leurs verres de rhum-coco ingurgités quelques heures avant le grand départ  toutes voiles dehors. Sur ce vieux voilier, conditionné à 20 sur ces quelques mètres carrés, nous avons eu de la chance. Comme dans une pitoyable émission de télé réalité, nous aurions en effet pu avoir pour colocataires la crème de la crème du backpacker benêt comme ce fut le cas sur d'autres embarcations. 5 jours avec Loana et Steevie sans aucune possibilité de secours, j'ose même pas imaginer. Impossible de dire : " Bon je sors me faire un ciné pour me changer les idées". L'expression "embarquer dans la même galère" n'a jamais pris autant de sens à mes yeux. Bref, des camarades de jeu bon enfant, possédant un sens de la convivialité adapté, et un esprit festif modéré question consommation de boissons alcoolisées. En plein dans le mille.

Living in a postcard. 


Captain Youyou, le maître à bord. Des grosses lacunes question hygiène capillaire, une passion assumée pour la culture hydroponique de plantes douces, mais un commandant droit dans ses pompes, à l'autorité indiscutable. Je n'aurais jamais cru me sentir en sécurité avec un garçon aux cheveux si sales.

"Tigre" le mousse.



Carthagène des Indes, la Colombie comme premier pied à terre. Toutes les personnes que nous avons croisé depuis le début de notre périple n'ont cessé de nous venter les mérites du pays de Shakira. J'attendais beaucoup de ce pays à la réputation entravée par une actualité pourtant basée sur des faits datants de la période où ma grand mère conduisait encore au delà de cinquante kilomètres par heure. Effectivement, la Colombie a tenu toutes ses promesses. De Carthagène à Pasto, en passant par Bogota, nous avons principalement été hébergés chez l'habitant. De rencontres en rencontres, les colombiens nous ont offert un lit, un couvert, et largement bien plus que ce que nous pouvions espérer. Ce peuple doit être à l'origine du mot "hospitalité". Une patrie bien déterminée à faire changer l'image que la plupart des européens ont à leur égard. Un pays qui pour le moment est le gros coup de coeur de ce voyage. Un pays qui regroupe plusieurs saisons, plusieurs paysages, plusieurs climats en quelques heures de bus. Si vous voulez retrouver votre fois envers l'humanité et effacer de votre compteur vos années de misanthropie. Prenez donc un billet d'avion. Ca fait du bien.

Taganga, Colombie
Parc Tayrona, Colombie
Dans les coulisses du carnaval de Pasto avec Nohora et Alberto
Le chagrin d'amour, suite au départ de la Colombie, à peine digéré, que nous sommes déjà en Equateur. On ne voyage plus trop seul. On trouve toujours quelques compagnons de fortune pour avaler les kilomètres de routes qui nous transportent sur les chemins d'Amérique du Sud. On a adopté un bon rythme. On a un mode de vie similaire à celui d'un collégien. On se couche tôt, on se lève tôt, certainement plus tôt que pour aller au turbin, mais bizarrement, c'est moins difficile. Dans un des ces nombreux bus, un collégien justement, a du nous trouver tellement à sa portée question âge, qu'il a pris le soin de nous dérober de quoi vivre 15 jours en pension complète dans un hôtel de la Quito. Petit coup au moral. Mais ce sont les aléas du voyage. Je me console dans cette tirade que l'on rencontre sur les lèvres de tous les voyageurs. Un peu comme un concert accordé un demi-ton trop haut. C'est pas grave, c'est punk!

Quito, Ecuador
Casa del arbol
Le volcan Tungurahua en pleine forme.
Bon je file, on a un énième bus de nuit à prendre. On vient de croiser un quinquagénaire qui s'est fait dérober toutes ses affaires par les pirates de la jungle péruvienne. J'ai aiguisé le laguiole de papi, donc les méchants ne sont jamais sur notre chemin. La lame Aveyronnaise fait trembler les voyous.
A bientôt sur ce site, il se pourrait que je commence à accumuler le retard, mais j'avoue que je suis un peu tanné. Je ferais peut être des chroniques de disque la prochaine fois. Merci d'avoir lu jusqu'au bout.

4 commentaires:

  1. Pendant une bonne dizaine de minutes je me suis crût perdue en pleine jungle sud américaine à arpenter la végétation luxurieuse. Mais non, je suis toujours dans mon clic-clac en train d'écouter "Les Petits Canards" d'Henri Dès...
    Big bisous les loulous :-)

    RépondreSupprimer
  2. Tu n'écris pas souvent mais c'est toujours très bon de te lire.

    RépondreSupprimer
  3. Je suis en mode "admiratif".
    A quand la prochaine chronique?
    Bonne suite de voyage

    RépondreSupprimer