lundi 7 avril 2014

Pérou - Bolivie - Argentine - Chili

Le « temps ». Le voilà le problème principal lorsque l'on voyage. Il relègue largement « l'argent » à la seconde place de nos préoccupations. On se débrouille toujours sans argent. On saute les repas, on fait des choix dans la qualité des transports par exemple, ou le but de nos visites touristiques. On fait appel à des alternatives souvent même enrichissantes. Impossible par contre de se battre contre le sablier. Le temps court toujours trop vite quand tu essayes de le rattraper. Une année, c'est peut être trop court. Que dis-je : onze mois, sacrebleu. Je n'ai pas trouvé une seule fois le temps long. Ne nous méprenons pas : La famille, les amis, « la vie d'avant » manquent régulièrement, car on trouve heureusement le temps d'y songer. Il s'agit de prendre conscience qu'il existe, pour se rendre compte à quel point, on en manque. J'ai retrouvé le goût de l'ennui, comme les joies de la vie rapide, à se faufiler entre deux fuseaux horaires, on s'est mis à regretter nos heures perdues.
Depuis l'Equateur, on a filé droit jusqu'à Santiago du Chili. En retard sur notre parcours, on a du essuyer des regrets à mettre des destinations de coté, faute de temps. Mais on prend goût à ne dormir qu'une nuit par ville, à être en perpétuel mouvement. On partage le début de la route avec quelqu'un puis la fin avec quelqu'un d'autre. On aime, puis on déteste, on savoure, puis on vomit, on se délecte puis on recrache. Même pas la peine de lui demander de stopper. L'ascenseur émotionnel n'hésite pas à s'arrêter à tous les étages. On s'attache et on s'abandonne aurait presque osé ce détestable chanteur hexagonal.

Du Pérou, en passant par la Bolivie, puis l'Argentine, pour finir au Chili, il nous est arrivé un paquet d'aventures. Ca vaudrait presque le coup d'écrire un livre, tellement ce fût trépidant et émouvant. J'y pense des fois. Reste à prendre rendez vous, avec la question temporelle dont il est question quelques lignes plus haut.


Rien à voir avec la choucroute Alsacienne, mais je retiens ces instants passés devant les forums de voyageurs pour glaner quelques informations, et autres conseils utiles en Amérique du sud. Faut éviter de trainer par là. Ces soit disant mines de savoir effraient plus qu'elles ne renseignent. Au même titre que ces sites internet qui te fournissent un diagnostic médical en trois clics, les forums de voyageurs décident d'une destination à ta place en fonction du seuil de sécurité qu'une poignée d'internautes aura choisi. Une douleur en haut de la cuisse, il y a des chances pour que cela soit un cancer de la prostate. Un accident dans le désert ? Le pays est aux mains des narco trafiquants, et des chauffeurs ivres du matin au soir.
On a lu et entendu un paquet d'histoires sordides, toutes déformées et amplifiées par les langues insatisfaites, qui se plaisent à s'inventer une vie à la Crocodile Dundee.
Voyager intelligent, savoir se déplacer aux bonnes heures, apprendre à relativiser sa confiance en soi, et avoir l'humilité pour co-pilote, semblent être les éléments primordiaux de ces moments éphémères. Une fois que tout cela est acquis, il devient tellement agréable de regarder défiler le quotidien. Pas une journée s'est déroulée comme cela avait été organisée la veille. En Amérique du sud, il suffit juste de jongler avec l'imprévu. Le magnifique site du Machu Picchu fût le théâtre d'improbables scènes de révolution internationale alors que le Rio Urubamba était en crue. Devant le pont de sortie en mille morceaux, nous nous sommes retrouvés une petite cinquantaine à prendre le train, seul véritable échappatoire, en otage, exigeant aux autorités de trouver une solution. Merci de regarder les images un peu plus bas, pour admirer les réponses formulées par l'armée Péruvienne. Dans le désert de Bolivie, notre sympathique guide, ne trouve rien de mieux que de noyer ses peines personnelles dans l'alcool, conduisant saoûl sur les routes du Dakar, percutant ses camarades, pour finalement me laisser le volant pour les dernières heures de piste. Les heures, coincées aux frontières, n'ont pas démérité non plus. On a peut être cru y passer le reste de notre vie à la frontière Argentine – Chili, à regarder le jour se lever pendant que les chaleureux douaniers comptaient les produits de contrebande. Autant dire que l'arrivée, il y a quelques jours en Australie, eût un goût amer. Tout a été soudainement bien fade. Une organisation aussi lisse et quadrillée que l'asphalte des routes que nous empruntons actuellement. On finit par s'attacher à l'imprévu, aux interminables bus de nuit, aux bras ouverts sud-américains, et à l'odeur de la poussière sur le chemin, mais on reviendra promis.
A l'heure H, nous sommes dans le nord de la Tasmanie. On entame notre deuxième mois de camping. Autant dire qu'on traine plus sur les carré mat que dans les carré vip. Après avoir fait deux semaines de cueillettes des pommes. Nous sommes désormais ouvriers agricoles dans le domaine de la pomme de terre.
 Il faut renflouer le compte en banque, se refaire une petite santé financière pour continuer en Asie du Sud Est. Sous la tente, dans un charmant territoire rural, nous avons déplié bâches et tentes pour une durée indéterminée,  le temps comme fidèle partenaire.

Mercado San Pedro - Cusco - Peru

Lago Titicaca

Grégoire, et son slip de bain.

Somewhere in Peru with Juan (Ecuador)

Machu Picchu

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Salar d'Uyuni, Bolivia

Lost in the desert- Bolivia

Laguna Colorada, Bolivia


Pont de fortune pour quitter le Machu Picchu.



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