vendredi 1 novembre 2013

Boston, Massachusetts.

Montréal dans le rétroviseur, nous avons finit par nous vêtir de ce grandiloquent costume de touriste. Notre déplorable sens de l'orientation, ajouté à la notion de la distance fortement mise à mal de ce coté de l'océan, on a adopté la tenue légère, adaptée aux interminables marches. Le genre de déguisement qui ne te permet même pas de rentrer à La Paillote, le très sélect et réputé disco club toulousain. Le visage accablé par le demi-quintal réparti entre le sac à dos, et le sac à ventre, son voisin de circonstance, on a donc reprit joyeusement la route.
Boston, pour première étape américaine. Un choix de dernière minute, une salle d'échauffement avant d'affronter la grosse pomme. Question logement, c'est aussi notre premier essai avec le grand frère payant de Couch Surfing, le désormais reconnu : AirBnB. Je suis un peu sceptique avec le concept, notamment sur les dérives que peut engendrer l'arrivée des capitaux dans la relation hébergeur/hébergé. Il y a trop de personnes qui dorment à la lueur des étoiles, pour faire n'importe quoi avec, quand on a de la chance d'être l'heureux propriétaire d'un toit, voir même de plusieurs.
C'est toutefois un sympathique couple qui nous a accueilli à Boston, à deux pas du campus de l'université d' Havard, et du très reluisant quartier étudiant qui lui est associé.

Harvard University
ESPN live
Little italy
Etant donné, notre situation géographique, nous l'avons donc joué « bon élève ». Civilisation américaine, étude d'une des treize colonies britanniques, ville marquante et élément déclencheur de la guerre d'indépendance des Etats Unis, option : « Tourisme ». Une attitude tellement exemplaire, que je suis persuadé que le doyen d'Harvard doit regretter de ne pas nous avoir sollicité pour faire parti d'une des nombreuses promotions d'élite, quand nous avions encore l'âge décent de fréquenter l'université.
On a donc suivi à la lettre, les « must seen » des différents guides, et fait le tour des principales attractions de la ville. Je vous épargne le descriptif de nos activités touristiques et il en sera ainsi tout le long du voyage, je suis sur que le premier blog croisé sur la toile, vous renseignera à merveille sur ce qu'il faut visiter ou pas dans tel ou telle ville. Je vous laisse le guide du routard, je m'occupe de celui du roublard.
Quincy Market
Southport

Notre pleine journée de présence à Boston coïncide avec le première journée des World Series de baseball, l'équivalent de la ligue des champions pour notre football national. Rien de mieux, pour nous plonger immédiatement en plein cœur de la culture américaine. Toute la ville est organisée en fonction du match du jour, qui oppose les RedSox de Boston au Cardinals de Saint Louis. On profite pour nous rendre au Fenway Park, épicentre de la fête du jour. Sur place, c'est l'effervescence comme dans mon verre, un lendemain de brosse. Les médias en masse, les fans vautrés dans les chaises de camping en attendant que le guichet ouvre, la boutique officielle prise d'assaut par les supporters, on a du mal à croire ce qui se passe. A 350 dollars la place dans le stade, on choisit l'option « bistrot » pour aller assister au spectacle. Ca tombe bien, nous sommes dans la ville des Dropkick Murphy's, le célèbre orchestre de punk rock celtique, qui a animé un bon nombre de mes soirées d'adolescents et plus encore. Le groupe est une institution dans sa ville. Il joue en ouverture des matchs, les membres sont amis des joueurs, et Ken Casey le bassiste chanteur est le patron du Mc Greevy's, le bar sport par excellence. L'endroit où les supporters se retrouvent, là où le combo punk tourne ses clips, là ou les clients trinquent à la santé de la musique amplifiée et du sport populaire.
Géraldine, en manque permanent de sa dose de punk rock me force donc à aller rendre visite à la célèbre enseigne Bostonienne.
J'avais pas une haute opinion de ce Ken Casey, pour l'avoir rencontré en interview en 2001 pour Radio FMR. Avec mon collègue David, nous nous étions retrouvés face à un individu hautain, prétentieux et presque méprisant à notre égard. Le succès n'était pas encore aussi important pour lui et ses sbires mais déjà il flatulait plus haut que la moyenne. Son zinc ne va pas me faire changer d'avis sur le personnage, on se retrouve dans un bar hype, pour middle class branchée qui sirote des cocktails en chantant l'hymne américain la main sur la cœur. On est loin des « working class heroes » à l'honneur dans les chansons de Dropkick Murphy's.
Mais ne vous fiez pas à ces mots un tantinet péjoratifs, nous avons passé un agréable moment. Dans ce célèbre bar, comme dans le reste de la ville. Une ville américaine à taille humaine, chargée d'histoire, une population sympathique et drôlement accueillante, bref un parfait marche pied pour la suite des évènements.